Nous sommes à la veille de l’été 2022, il fait très chaud y compris à l’intérieur de l’agence et cela donne une dimension particulière à nos réflexions menées sur le changement climatique et notre projection en 2050 avec « le Sud comme horizon », pour reprendre les mots de Franck Boutté !
Le travail sur un concours commence.
Avec l’enthousiasme des enfants qui découvrent leurs cadeaux au pied du sapin, nous dévorons le programme de ce lieu de travail immergé dans la ville dense et minérale d’une rue étroite en plein centre de Paris.
Après les premières réflexions menées par l’équipe en charge du projet, un workshop réunit systématiquement les équipes de l’agence et de nos partenaires de concours (merci à BETEC ; ARCORA). Les architectes du LBBA-LabClimat et d’autres expérimentateurs phosphorent sur le confort d’été que l’on souhaite le plus passif possible, le maintien de la magnifique structure béton existante et le poids carbone de nos interventions, le réemploi local des matériaux déjà présents comme ressource sur le site, le traitement de l’ilot de chaleur et la ventilation naturelle !
Ce travail mêlé à notre approche habituelle sur la ville, les usages, et notre pratique des bureaux, forge nos nouveaux réflexes conceptuels et influent progressivement sur la part la plus sensible et arbitraire de notre travail qui établit notre signature.
Naturel. A la lumière de l’évaluation systématique du poids carbone de chacune de nos interventions sur un cycle de vie complet (matériaux, production ou transformation, acheminement, réemploi en fin de vie), nous redécouvrons toutes les qualités des matériaux naturels locaux peu transformés. Au cœur de Paris, construire une façade avec de la pierre calcaire structurelle prend tout son sens.
Sensible. La forte identité que nous souhaitons donner à nos projets procure un sentiment d’appartenance au lieu. C’est une des clés des lieux de travail post-covid ! Donner du sens à son travail passe par l’adhésion aux valeurs de son entreprise ; et le bâtiment qui l’héberge en est une expression. Pour créer un univers sensible unique, nous choisissons une pierre massive brute de carrière, comme écorchée. Elle est découpée en modules cyclopéens qui donnent une échelle et une profondeur de façade atypique. Cette façade ressemble à une falaise de carrière avec des balcons creusés ! (merci Khephren ; Rocamat)
Bien-être. A quelles conditions avons-nous un sentiment spontané de bien-être quand on est au cœur d’une ville dense et minérale ? Comment retrouver une vision optimiste du futur sur son lieu de travail ? S’inspirant de certains principes de la biophilie, nous décidons de démolir certains volumes de parking pour retrouver des transparences, faire rentrer la magie de la lumière naturelle, concevoir une ventilation naturelle passive qui puise sa fraîcheur dans le jardin en pleine terre, composer des espaces avec des matériaux bruts de teintes claires et intégrer le végétal à cette palette. (merci Atelier Format Paysage)
Transparence. L’ouverture des lieux de travail sur la ville traduit une vision du monde du travail complétement revisitée. La transparence est une valeur. On ne se cache plus. Au contraire, on recherche le contact comme un accélérateur d’expérience et d’enthousiasme !